05.11.1921, Budapest - 15.01.1994, Longpont-sur-Orge
Pianiste hongrois, naturalisé français en 1968
Une splendide collection de 76 portraits de Georgy CZIFFRA - dont proviennent les portraits à gauche et à droite - faits en 1962 par le photographe Roger Pic, Paris, et mise à disposition par GALLICA / La Bibliothèque Nationale de France (sous conditions spécifiques d'utilisation, convention BnF-ADM-2012-046109-01): cliquer sur la photo désirée pour voir l'original en question sur le site de GALLICA.
Georges Cziffra reçoit de son père, musicien, ses premiers cours de piano à l'âge de quatre ans. En 1930, à seulement neuf ans, il entre à l'Académie Franz Liszt de Budapest, à cette époque le plus jeune élève de l'établissement. Il est alors formé par Istvan Thoman et Erno Dohnanyi.
Dès l'âge de seize ans il commence de jouer en récital et en concert à travers l'Europe, notamment en Hongrie, Pays-Bas et Scandinavie. En 1941, alors jeune marié et père de famille, études et carrière sont interrompue par la guerre: il est envoyé combattre sur le front de l'Est avec l'Armée hongroise. La Hongrie est alors alliée de l'Allemagne. Fait prisonnier par des partisans soviétiques, il est transféré quelques mois plus tard dans un camp de prisonniers, puis est enrôlé dans la nouvelle armée hongroise qui se forme à la libération du territoire hongrois par l'Armée Rouge. Après avoir servi pendant plus d'un an comme instructeur, il est démobilisé et rejoint en 1946 sa femme et son fils, qu'il n'avait pas revus depuis 1942, et peut reprendre l'étude du piano, auprès de Gyorgy Ferenczy.
En 1950, opposé au régime communiste hongrois, il tente de traverser la frontière clandestinement, ce qui échoue. Fait prisonnier politique, ses geoliers, le sachant pianiste, lui font subir des tortures aux mains et le contraignent à transporter d’énormes blocs de marbre pour la construction de l’escalier de l’Université de Miskolc. Ce travail forcé déforma les ligaments de ses deux mains et de son dos, l’obligeant à porter, durant de nombreuses années après ces épreuves, un bracelet prosthétique en cuir et un corset chirurgical. Sorti de prison en 1953, Cziffra rééduqua ses mains pendant des mois pour pouvoir se produire à nouveau en public.
La même année, reconnu par le ministère hongrois des Affaires Culturelles comme étant un pianiste d'exception, il peut reprendre une carrière d'interprète virtuose à travers la Hongrie, en Suisse et en Tchécoslovaquie, réalise ses premiers enregistrements pour MHV, le futur label Hungaroton. En 1955 il obtient le prix de virtuosité Franz Liszt, fait ses premiers disques Supraphon.
En 1956, après le début de l'Insurrection Hongroise, Georges Cziffra fuit son pays avec sa famille, d'abord pour l'Autriche où il demande l'asile politique; il part ensuite pour la France et s'établit à Paris. Les directeurs de Pathé-Marconi entendent vite parler de lui et il ne tarde pas à signer avec ce label. Ses premiers récitals parisiens au Théâtre du Châtelet puis à la Salle Pleyel firent sensation.
En 1966, Georges Cziffra fonde le festival de musique de La Chaise-Dieu en Auvergne avec l'aide du Dr Georges Mazoyer et de son épouse Suzanne Chaleyé-Mazoyer, et donne l'impulsion nécessaire pour restaurer les grandes orgues Marin Carouge de l'abbaye. Il est naturalisé français en 1968 et devient Georges Cziffra.
En 1975, il crée la Fondation Cziffra qui a pour but de soutenir de jeunes talents qui deviendront des pianistes talentueux. Il achète alors l'ancienne chapelle royale Saint-Frambourg à Senlis, laissée à l'abandon et tombée en totale décrépitude. Après d'énormes travaux de restauration, il y crée l'auditorium Franz-Liszt.
En 1981, le décès de son fils György, chef d'orchestre, dans l'incendie de sa maison a des répercussions très négatives sur les apparitions en public de Georges Cziffra. Ses concerts se font de plus en plus rares et plus jamais il ne rejouera avec orchestre.
Il décède en 1994 d’un infarctus du myocarde.