Bela BARTOK
Divertimento pour cordes, Sz 113, BB 118
Orchestre de l'Opéra de Stuttgart
André JOUVE
6 août 1956, Stuttgart
La description de l'oeuvre publiée au verso de la pochette du disque Ducretet-Thomson 320 C 116 est de Serge Moreux, citée de son ouvrage «Béla Bartok»:
"[...] Le «Divertimento» pour orchestre à cordes est dédié à Paul Sacher. Jamais homme ne mérita si précieux hommage que ce chef d’orchestre raffiné, ce mécène délicat: en effet, c’est grâce à lui que nous possédons cette partition parfaite: au début de l'été 1939, le Maître et sa femme vivaient toujours dans l’obsession des événements proches; de l'état dépressif où ils se trouvaient, ils ne pouvaient sortir qu’autant qu’un dépaysement, qu’un changement de climat radical leur serait possible. Paul Sacher le comprend; il décide le Maître à un repos complet en montagne, lui offre son chalet de Saanen, dans le massif de la Gruyère, non loin de Fribourg. Tant de prévenances et de bonté et l’aspect grandiose du paysage qui descend de pâtures en sapinières vers les failles où sinue la gaie Sarine créent autour du Maître une sorte d’enchantement. Il l’exprimera par la vitalité d’opposition d’un folklore imaginaire où passe le souvenir des jours heureux de fête rurale...
L’ouvrage est une extension de la matière du quatuor à cordes Bartokien; on y retrouve toutes les recherches de colorations orchestrales qui font tant pour la beauté de quelques moments du troisième, quatrième et cinquième Quatuors. Entre ceux-ci et ce «Divertimento» existent les mêmes correspondances qu’entre le «Troisième Quatuor» d’Arthur Honegger et son admirable «Symphonie pour cordes avec trompettes ad libitum».
Seul un compositeur entraîné au maniement du matériau si particulier du quatuor à cordes pouvait enfermer autant de mélodies, de rythmes, de couleur et d’imagination dans la forme approximative du concerto grosso du «Divertimento pour orchestre à cordes». L’oeuvre est en trois parties: la première est une sorte de ronde évoquant la horà roumaine que soutiennent des accords obstinés et rapides; les danses la prolongent dans la même atmosphère psychologique qu’interrompent et renouvellent des incises lyriques destinées à préparer la conclusion pathétique.
L’Andante est une courte méloppée chromatique ondulant par des oscillations qui montent d’un ton des contrebasses vers les violons après chaque réexposition; tous les réexpositions sont séparées les unes des autres par des trilles aigus dont la coloration évoque la clarinette dans les sonorités limites; les tensions ainsi obtenues sont saisissantes.
Le Final met en oeuvre des rythmes et un mélodisme de danses paysannes, vibrants de trilles et vigoureusement appuyés sur des unissons cadentiels. La forme qui les contient est un rondo à couplets et refrains très libres dans sa première partie, l’écriture de plus en plus divisée atteint à un clair fouillis d’imitations bien combinées pour donner toute sa valeur de détente à un épisode central de caractère élégiaque; une brève cadence interrompt ce dernier et introduit un rythme accelerando évoquant la péroraison tournoyante des czardas.
Les variations du thème initial sur des accords obstinés s’accrochent aisément à cette section; l’épisode lent trouve sa correspondance dans une partie lyrique et très détendue par des accentuations féminines; celles-ci s’agrègent petit à petit en une sorte de piétinement d’abord retenu puis précipité vers la fin en une longue fusée stridente. [...]"
André JOUVE dirige un orchestre nommé «Orchestre de l'Opéra de Stuttgart». Il s'agit du «Württembergisches Staatsorchester Stuttgart» - aussi nommé «Orchester der Württembergischen Staatstheater». C'est un orchestre très ancien, vieux de plus de 400 ans, remontant à la «Württembergische Hofkapelle» de Stuttgart, l'orchestre attitré de l'Opéra de Stuttgart (qui est l'une des salles du «Württembergische Staatstheater», l'actuel «Staatstheater Stuttgart»), d'où son nom sur ce disque. À l'époque de cet enregistrement Ferdinand LEITNER était le chef titulaire de cet orchestre (avec le titre de «Generalmusikdirektor»): il le dirigea de 1947 à 1969.
André Jouve a travaillé plusieurs fois avec cet orchestre, entre autres dans des oeuvres de Bach, Brahms et Wagner, enregistrées en 1956 par André Charlin pour Ducretet-Thomson. Je n'ai pas encore pu trouver si cet enregistrement a également été fait par André Charlin. D'après la discographie de Michael GRAY, il date du 6 août 1956, donc de la même période. Il paraît sur le verso du disque Ducretet-Thomson 320 C 116 - avec sur l'autre face la sonate pour deux pianos et percussion Sz 110, enregistrée du 2 au 5 mai 1956, Geneviève Joy et Jacqueline Bonneau, piano, Pierre Naudin, Jean-Claude Tavernier et Jean Maublanc, percussion.
Bela Bartok, Divertimento pour cordes, Sz 113, BB 118, Orchestre de l'Opéra de Stuttgart, André Jouve, 6 août 1956, Stuttgart
1. Allegro non troppo 09:00 (-> 09:00)
2. Molto adagio 07:08 (-> 16:08)
3. Allegro assai 07:19 (-> 23:27)
Provenance: Ducretet-Thomson 320 C 116
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Étiquette recto du disque Ducretet-Thomson 320 C 116
Étiquette verso du disque Ducretet-Thomson 320 C 116