Les portraits d' Aloys et Alfons KONTARSKY à droite et à gauche sont cités de diverses pages de la toile: cliquer sur les photos pour voir les originaux et leurs références exactes
Wolfgang Amadeus MOZART
Concerto No 10 en mi bémol majeur pour
deux pianos et orchestre, KV 365 (316a)
Alfons et Aloys KONTARSKY
Orchestre Radio-Symphonique de Cologne
Christoph von DOHNÁNYI
13 mai 1957, «Funkhaus», Cologne
C'est probablement en janvier 1779 à Salzbourg, peu de temps après son retour de son grand voyage qui l'avait conduit en Allemagne et à Paris, que Mozart écrit ce concerto pour deux pianos, destiné à sa soeur Nannerl et à lui-même. "[...] L'esprit en est bien différent de celui du concerto pour trois pianos: les solistes sont traités avec une égale importance, et l'orchestre est beaucoup plus actif. L'influence de Mannheim est nettement perceptible, celle de la symphonie concertante aussi. [...]"
Le premier mouvement - «Allegro» - "[...] s'ouvre sur un prélude martial (deux sujets, une ritournelle), après un accord parfait à l'unisson. Les deux pianos entrent sur un trille et, dès le départ, on voit que le contrepoint n'aura pas de place dans leurs interventions; échanges, échos, accompagnement mutuel: toutes ces possibilités, en revanche, seront exploitées à fond. Le premier soliste, suivi du second, expose le sujet libre dont la deuxième partie sera en si bémol, tout comme celle du véritable second sujet. Pas d’élaboration thématique, mais de nombreux passages nouveaux jusqu'à la ritournelle qui termine la première partie. Un thème ascendant, en ut mineur, assombrit passagèrement le développement, tandis que la rentrée se singularise par le rappel de la réponse du début, mais en mi bémol mineur. S'il ne reste plus rien du sujet libre, le second sujet est toujours là, mais les rôles des deux pianos sont inversés et la cadence est modifiée. Un dernier rappel modulant du thème initial énergique précède la cadence finale et la conclusion. [...]"
Le deuxième mouvement - «Andante» - est "[...] introduit par les violons auxquels répondent les hautbois, voici un chant plaintif , que reprendra le second piano sur un trille du premier. Puis les deux solistes se rejoignent en tierces et, sous un thème murmuré par les hautbois, multiplient leurs arpèges jusqu'à une cadence en mi bémol. Le second piano expose ensuite un nouveau thème, en ut mineur, que son complice reprend en si bémol et varie. Peu de changement dans la rentrée, et toujours la même atmosphère de mélancolie discrète avant la conclusion pianissimo. [...]"
Dans le «Rondeau. Allegro» final,"[...] une mélodie bondissante, probablement d'origine française, sert de refrain à ce dernier mouvement dans lequel l'orchestre prend une part plus importante. Les solistes entrent sur un thème apparenté mais pas identique, et leur poursuite est scandée par un rythme de marche au second piano et des triolets au premier. Une fois le refrain revenu, voici l'intermède central dans le ton relatif d'ut mineur, selon la tradition française. Puis le thème initial se fait à nouveau entendre à l'orchestre, et les deux pianos se lancent dans une série de modulations, la bémol, si bémol mineur, ut mineur, fa mineur, si bémol enfin, - tonalité dans laquelle l’orchestre effectue sa rentrée. Le rythme de marche déjà remarqué précède le retour du thème initial, qui amène la cadence libre; ce même thème sera repris en octaves par le premier piano, puis par l'orchestre qui mettra fin à cette page brillantissime. [...]"
Citations: Guide de la musique symphonique réalisé sous la direction de François-René Tranchefort, Fayard 1986, ISBN 978-2-213-64075-4
Un peu plus tard, en 1782 à Vienne, Mozart enrichira l'instrumentation des deux premiers mouvements de deux trompettes, deux clarinettes et timbales.